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La création de la fanfare

Comme dans beaucoup de communes, les premiers musiciens formaient une clique (clairons et tambours) et ils accompagnaient les pompiers dont la 1ère compagnie, à Saint Martin, a été créée en 1868, sous Napoléon lll. 

C’est en 1912 que la vie de la société musicale « Les Enfants du Revermont » a commencé, la 1ère bannière en témoigne, sans que l’association soit déclarée en Préfecture. Le premier président est M. BARBIER, M. Francis GALLET est vice-président et M. Henri BLATRIX en est le directeur musical. 

La 1ère photographie que nous ayons date de 1912 ou 1913. La fanfare comprend 38 musiciens ; on y reconnait des jeunes qui seront médaillés 50 ans plus tard. 

Le premier concert a lieu le dimanche 11 mai 1913, jour de Pentecôte, sous le préau de l’école de garçons. La fanfare joue 4 morceaux, dont un, « Marche toujours » a été rejoué le 16 mai 2012 lors de notre concert du centenaire. Des chanteurs (professionnels, semi-professionnels ?) se produisent également au cours de ce concert. Comme on peut le voir sur les photographies de l’époque, la fête de ce premier anniversaire dure 2 jours. 

On peut supposer que la période 1914 - 1918 a été difficile, vu le nombre d’hommes de la commune morts au front durant ces 5 années : 68. 

Ces premiers musiciens forment à leur tour de jeunes musiciens ; le groupe redevient important et le besoin d’une salle de répétition et de concert se fait sentir.

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La création de la fanfare

Le monument aux morts de Saint Martin, inauguré le jeudi 25 mai 1922, dont les quatre faces sont remplies des noms de nos vaillants soldats, a été façonné par Alphonse Muscat, un sculpteur de la région bien connu à qui l’on doit, entre autres, celui de Bourg en Bresse.

La cérémonie officielle s’est déroulée en présence de M. le Préfet de l’Ain, du Sénateur, du Conseiller Général, du Maire (qui ont chacun fait un discours) et de nombreux habitants. Les Enfants du Revermont ont joué La Marseillaise en début et fin de cérémonie ; les tambours et clairons des Sapeurs-Pompiers ont joué « Aux Champs ». Un mutilé a fait l’appel des morts. Les enfants des écoles et des jeunes filles ont chanté. Un banquet officiel a été servi, suivi d’un concert de la fanfare en milieu d’après midi.

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L’inauguration du monument aux morts

L'inauguration du monument aux morts

La création de la société musicale

Une assemblée générale constitutive a lieu le 19 janvier 1923.

La séance du Conseil d’Administration du 23 février 1923 est la première à figurer sur le « Registre des Délibérations et Liste des Membres Honoraires et Actifs ». 

Le nouveau président est  M. Jules FRUCTUS, agriculteur, propriétaire d’une belle ferme au hameau du Mollard ; c’est une personnalité : il a fait des études jusqu’au baccalauréat. La déclaration en préfecture date du 4 février et la parution au Journal Officiel est faite le 17 février 1923. M. Henri BLATRIX devient le directeur officiel de la fanfare.

L’association a été constituée pour faire l’acquisition de l’immeuble Grousseau (acte signé le 20 février 1923) avec projet d’en faire, après travaux, une salle de répétition et de spectacle. La mise en adjudication des travaux est décidée pour le dimanche 4 mars. 

Dans sa séance du début mars 1923, le Conseil Municipal a décidé de ne pas collaborer à la construction de la salle des fêtes. Un différent politique est-il la raison de cette décision surprenante ? 

L’assemblée générale du 1er mars 1924 rend compte de la réception provisoire des travaux. Et celle du 19 décembre 1926 approuve le décompte général pour un montant total (avec équipement intérieur) de 73 867 francs. Le financement est assuré par un emprunt de 10 000 francs auprès de Me Ferrand, notaire, à 6% sur 5 ans pour l’acquisition de l’immeuble (5 500 F + 550 F de frais) et par l’apport d’argent d’un certain nombre de personnes (41 souscripteurs, essentiellement de la commune), des sommes allant de 200 F (une veuve) à 3 000 F, une personne à l’extérieur de la commune ayant prêté 10 000 F. Ces sommes seront remboursées par partie chaque année pendant 2 décades.

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La création de la société musicale

La salle des fêtes

Pour rembourser les dettes de la société musicale, plusieurs spectacles sont donnés chaque année. Lors de ces spectacles, un groupe de jeunes filles chante et  joue des pièces de théâtre. Dans le compte rendu de l’assemblée générale du 19 avril 1929, on trouve ceci : « sur la proposition du Président, l’assemblée vote par acclamation, une adresse de remerciements aux actrices de la société qui chaque année se dévouent pour la cause de la Société musicale ». Il y a 27 sociétaires.

Ainsi les recettes de l’année écoulée (1928-1929) sont de 13 049,95 francs (à rapprocher du montant des travaux de construction de la salle des fêtes de 58 817 francs !). Chaque année, ces recettes permettaient de rembourser les intérêts et une partie du capital.

Les habitants de Saint Martin n’hésitaient pas à sortir de chez eux pour aller au spectacle, mais la télévision n’existait pas !

On ne trouve pas trace de réunions ou d’assemblées générales de la Société musicale entre début 1935 et fin 1941. En janvier 1942, un nouveau trésorier est nommé (décès du précédent ?) en présence de 3 autres personnes du bureau. Nos plus anciens musiciens disent que les répétitions de la fanfare n’ont pas cessées pendant la période de guerre. En février 1943, à l’assemblée générale, on rend compte de  la marche de la société depuis la dernière A. G. (essentiellement l’aspect financier). En février 1944, il est décidé de rembourser les 2 principales créances ; la dette n’est plus que de 8 000 francs. Il y a 49 sociétaires, mais plus de jeunes filles !

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La salle des fêtes

Le 28 juin 1944

L’année 1944 est une année particulièrement difficile pour les habitants de Saint Martin. Mais c’est surtout en juin que les événements les plus graves se produisent. Des groupes de maquisards harcèlent les troupes allemandes en repli. Le 28 juin, 200 soldats allemands recherchent les maquisards. Ils tirent des obus, mitraillent ; ils fouillent, pillent, saccagent et incendient des maisons désertées par leurs propriétaires. Le cantonnement du maquis est découvert à la salle des fêtes qui est incendiée. (Ces renseignements sont extraits du journal de classe de l’école de garçons de l’époque et d’un article d’Henri BARTH pour la cérémonie 50 ans après).

A la fin des hostilités, la salle des fêtes des Enfants du Revermont est à reconstruire ; il faut toute l’opiniâtreté des dirigeants de la société pour qu’elle soit reconstruite de 1947 à 1949. Il est nécessaire d’avoir recours à un nouvel emprunt, car le montant des travaux est de 300 000 francs, malgré la participation active des bénévoles.

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Le 28 juin 1944

Le cinquantenaire

L’effectif de la fanfare est reconstitué. Les années 1950-1970 sont des années fastes. Des concerts, des soirées théâtrales, un bal masqué sont organisés. Pour le festival de musique qui a lieu à Saint Martin le dimanche 22 mai 1955, le banquet de midi dans la salle des fêtes est servi à 300 musiciens !

Le dimanche 12 août 1962, sur le velours râpé de la bannière, la plaquette du cinquantenaire est épinglée en présence de personnalités de la Fédération Musicale régionale et des Bords de l’Ain, du Conseiller Général, du Maire et de nombreux san-martinois. Cinq musiciens sont décorés pour 50 ans passés aux services de la société, soit depuis le début : le président Claudius BLATRIX, Charles BRONDEL, Emile PAGE, Jean GALLET et Claudius CHENE, chef de musique.

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Le cinquantenaire

La Fédération Musicale des Bords de l’Ain et les festivals

La Fédération Musicale des Bords de l’Ain a été créée dans les années 20 (festival à Jujurieux le 26 mai 1929). Depuis le début, les sociétés musicales adhérentes n’ont pas toujours été les mêmes et leur nombre a varié. Aujourd’hui, certaines n’existent plus.

L’article 2 des statuts dit que « la Fédération a pour but de créer des relations amicales et de provoquer l’émulation entre les différentes sociétés en les réunissant pour un Festival annuel, dans l’une ou l’autre des localités comprises dans ce groupement, d’organiser des concours entre élèves des sociétés adhérentes afin de stimuler l’étude populaire de la musique et d’assurer leur recrutement ».

De nos jours, les sociétés musicales ne forment plus les jeunes musiciens, ce sont les écoles de musiques qui le font et la Fédération Musicale de l’Ain qui organise les examens des élèves. Mais le groupement fédère toujours les sociétés pour l’organisation du festival.

Par le passé, les bénéfices du festival étaient répartis entre les sociétés et la Fédération des Bords de l’Ain. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, chaque société garde son bénéfice ou son déficit et verse la même cotisation au Groupement.

Les festivals ont eu lieu à Saint Martin les dimanches 17 mai 1936, en 1947, 22 mai 1955, 26 mai 1968, 1er juin 1980, 10 juin 1990, 6 mai 2001. Le dernier festival a été décalé au samedi 2 juin 2012 pour coïncider avec le centenaire des Enfants du Revermont.

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La Fédération Musicale des Bords de l’Ain et les festivals

Les années 1960 – 2000

Le dimanche 5 août 1957, a lieu la première « sortie » de la fanfare avec comme itinéraire : Aix les Bains, Annecy et retour. Ces voyages auront lieu très régulièrement et emmèneront les musiciens et leurs épouses de plus en plus loin, et sur plusieurs jours. Il y aura la visite du Mont Saint Michel, Marseille et sa promenade en bateau et même l’Espagne, l’Italie.

Début 1964, est créé par la fanfare un comité des fêtes chargé d’organiser les bals, les soirées théâtre, … Ce Comité des fêtes se constituera plus tard en association indépendante de la fanfare et il est toujours à l’œuvre aujourd’hui.

A l’assemblée générale de janvier 1970, on évoque le poids des charges de la salle des fêtes pour la société musicale et on pense à une vente à la commune. C’est chose faite le 25 avril 1972 lors d’une séance du Conseil Municipal, en présence des membres du bureau de la société musicale, au prix de 75 000 francs (à rapprocher des 300 000 francs de travaux de 1947), sous forme d’une rente de 3 500 francs versée pendant 30 ans (indexation comprise).

Avec l’offre de nouveaux loisirs, la fanfare, qui est devenue harmonie (c'est-à-dire comprenant d’autres instruments que les cuivres et les percutions) et accueillant des femmes et des jeunes filles, connaît progressivement des problèmes d’effectifs. En 1990, sous la présidence de Georges COLLET, elle n’a plus de chef de musique. Un accord est trouvé entre les Enfants du Revermont et la Société Musicale de Pont d’Ain (qui a des problèmes d’effectifs plus criants encore) et son chef Hervé BRUNEL. Cette coopération a duré jusqu’en 2010 avec plusieurs chefs différents et plusieurs présidents de chaque société musicale. Depuis, les 2 sociétés ont repris leur autonomie.

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Les années 1960 – 2000

Le festival du 1er juin 1980

(article paru dans la Voix de l’Ain quelques jours après le 1er juin)

L’orphéon villageois accueilli par les saints.

Encore un dimanche aigre et humide. A Saint Martin du Mont, ce sont les cuivres des musiciens venus honorer Euterpe qui ruissèlent sous la pluie, autant que les casquettes des exécutants.

Je sais bien que notre ami Gaston Gaillard a écrit, de sa jolie plume colorée, que « deux doigts de vin blanc mouillent mieux que la pluie les lèvres et les embouchures d’instruments » ! Mais lorsque la pluie devient orage, il faut comme l’on dit, « prendre une décision » si l’on ne veut pas noyer le festival et les espérances des organisateurs.

La décision, en l’occurrence, ce fut l’église. La maison de Dieu, à St Martin du Mont, devint l’Arche de Noé des musiciens, naufragés, qui s’y engouffrèrent avec délectation pour se mettre au sec. Quel office ! D’abord, une église pleine un dimanche après midi, ça ne s’était jamais vu, même au temps des Vêpres…

Et puis des orphéons qui occupent le chœur à tour de rôle, à grands renforts de cymbales, ça réchauffe à merveille des lieux plutôt voués à la silencieuse méditation.

Euterpe ne savait plus à quel Saint se vouer, jouant avec plus de deux cents de ses servants, aussi bien sur le registre des graves que celui des aigus. On dit que saint Antoine, lui-même, égaré par tant de bruit, ne retrouva pas la clé de sol qu’au demeurant le chef n’avait nullement perdue…

Mais Jésus, j’en suis sûr, n’a pu que se réjouir de ce concert profane, engloutissant sous ses trompes bruyantes le sacré d’un dimanche ordinaire, diffusé par l’harmonium à odeur d’encens.

Puisque tout un village était en joie dans la Maison de Dieu, la marche égrillarde du « Calife de Bagdad » valait pour une fois, en charge symbolique, l’Alléluia des fidèles.

Et Saint Martin du Mont connut, grâce au ciel, un « sacré » festival !     

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Le festival du 1er juin 1980

Les présidents et les chefs de musique

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1912 - 1928

1928 - 1944

1944 - 1977

1977 - 1990

1990 - 1996

1996 - 2003

2003 - 2004

2004 - 2009

2009

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Les présidents

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M. BARBIER 

M. Jules FRUCTUS

M. Léon COLLET

M. Claudius BLATRIX

M. André GAUTHIER

M. Georges COLLET

Mme Christiane VIEUDRIN

M. Rémy JOLIVET

M. Christian HUMBERT

M. Frédéric CARBON

Mme Christine DELORME

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1912 - 1923 

1923 - 1928

1928 - 1954

1954 - 1973

1973 - 1984

1984 - 1994

1994 - 1998

1998 - 2009

2009 - 2013

2013 - 2018

2018

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Les chefs de musique

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M. Henri BLATRIX

M. Paul BLATRIX

M. Claudius CHÊNE

M. Louis MONNIER

M. Hervé BRUNEL

M. Pierre NILLON

Mme Karine BULLIFFON

M. Jean LOUVET

M. Jérôme BLANC

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Les présidents et les chefs de musique

Ces dernières années

Le repas dansant du 27 octobre 2001 est l’un des derniers organisés par l’harmonie. Les loisirs et le mode de vie ayant changé, les dirigeants de la société musicale se sont tournés vers d’autres manifestations pour trouver des ressources. Car la rente annuelle versée par la commune pour le rachat de la salle des fêtes ayant cessé, l’harmonie n’a plus aucune aide extérieure.

La vente des saucissons au vin cuits dans le four de Mr Marcel DALY à Confranchette (et maintenant dans le four des associations à Salles), la soirée « beaujolais nouveau » et la journée « moules-frites » rencontrent un bon succès auprès des san martinois.

Sur le plan musical, les musiciens répètent chaque semaine et participent aux événements locaux comme les cérémonies officielles, les vœux du Maire, la messe de Ste Cécile-Ste Barbe, le défilé des classes, la fête de la musique, le Festival de musique de la Fédération des Bords de l’Ain et, bien sûr, donnent à entendre le résultat de leur travail en répétition lors du concert de printemps, et parfois en automne avec la présence d’une autre société musicale.

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Ces dernières années

 2012 : le centenaire des Enfants du Revermont

Pour marquer de la plus belle façon les 100 ans d’existence de la société musicale, les dirigeants ont organisé deux événements.

Un concert de gala a eu lieu la veille de l’Ascension et dans une salle des fêtes bondée. Tout d’abord, les plus jeunes musiciens pour le symbole, ont remis aux plus anciens, tous octogénaires, un trophée pour leur engagement parfois exceptionnel au sein de l’harmonie : Marcel DALLY, Louis MONNIER, Emile MONNIER, André VIEUDRIN, Laurent VUAILLAT et Jean BLATRIX le porte bannière. Le concert a débuté de façon originale avec deux excellents musiciens : Catherine DUBOIS à la harpe et Vincent HUART au cor d’harmonie. Puis les musiciens de l’harmonie, accompagnés par une projection, ont parcouru un siècle de musique, dont un morceau joué lors du premier concert en 1913, en présence du petit fils du compositeur. Enfin l’orchestre des harmonies de l’Ain, placé sous la baguette de Daniel BALAGUER, a terminé en beauté ce concert de gala.

La date du festival de musique de la Fédération Musicale des Bords de l’Ain à Saint Martin a été retardée d’un an pour coïncider avec le centenaire des Enfants du Revermont. Ce festival s’est déroulé le samedi 2 juin par une journée caniculaire et sa préparation a débuté 9 mois en amont. Pendant tout l’automne et l’hiver, des réunions se sont tenues et des bénévoles ont accompagné les musiciens pour la confection des fleurs en papier crépon.

Après la cérémonie officielle le matin au monument aux morts et le déjeuner des personnalités, tous les musiciens se sont retrouvés sur la place de la Chapelle de l’Orme. Mais ils n’étaient pas seuls. Car pour ce centenaire, l’idée avait été de reconstituer un peu la vie de Saint Martin en 1912. Un attelage de bœufs, une calèche tirée par un cheval, des habitants en costume d’époque à pied ou en voiture ancienne, des chars décorés retraçant l’artisanat ou l’agriculture du début du siècle, ont accompagné les sociétés musicales pendant le défilé. Parti de la place de la Chapelle de l’Orme, ce grand cortège a traversé en musique le Farget et le Pied de la Côte jusqu’au café « chez la Janine », pour revenir par le Rion jusqu’au Château de La Roche.

C’est dans le parc du château, très gracieusement ouvert par les propriétaires Mr et Mme Sacchi que le concert des harmonies a eu lieu, magnifié par le cadre majestueux de la façade du château et les deux tours.

En fin de journée, tout le monde s’est déplacé sur le terrain de football où avaient été dressés des chapiteaux, pour l’apéritif et le repas en commun. Une animation avec la Compagnie Histoire de Familles – Disco Power Band -  et une sonorisation ont prolongé cette soirée une partie de la nuit.

Si le festival de 1981 reste dans les mémoires pour le très mauvais temps qu’il avait fait, celui de 2012 gardera longtemps une saveur particulière pour les san martinois.  

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 2012 : le centenaire des Enfants du Revermont
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